À bouche que veux-tu…, d’après Mort à crédit de L.- F. Céline | Louis Dieuzayde

vendredi 13 septembre 2024



— La représentation
— L’enregistrement
— Le texte
— La distribution
— Le projet


LA REPRÉSENTATION


Lundi 21 Mai 2012 - 20h30


LES ENREGISTREMENTS


Atelier de Création de l’Université d’Aix-Marseille, en collaboration avec le LESA - Laboratoire d’études en Sciences des Arts et le GRIM.

Présentation scénique de la pièce audiophonique, proposée par la revue Incertains regards, Cahiers dramaturgiques, dont le numéro 2 est consacré aux Figures du désordre, éditée aux Publications Universitaires de Provence (parution en automne 2012). Cette pièce a été enregistrée au GRIM scène musicale de Montévidéo, à Marseille, en avril 2012.


LE TEXTE


Des fragments de Mort à crédit de Louis-Ferdinand Céline, publié aux éditions Gallimard.


LA DISTRIBUTION



— Mise en scène : Louis Dieuzayde
— Assisté de Pauline Estienne
— Sébastien Mabille et Anaïs Plasse
— Avec le concours de Yannick Butel
— Création sonore : Jean-Noël Beyssier et Benjamin Duprat
— Assistés de Sébastien Escudier
— Régie lumière : Angéline Deborde et Félix Doulay

Avec : Mohamed Abdou Abdallah, Anne-Sophie Derouet , Sarah Formosa, Julien Gourdin, Isabelle Lorenzi, Calypso Pellae, Julia Pelissier, Julie Raineri, Léa Zéhaf
Avec la participation de Marie-José Mondzain


LE PROJET


A bouche que veux-tu… est une mise en voix de fragments de Mort à crédit de Louis-Ferdinand Céline. Dans son roman, Céline se livre à une attaque des représentations humanistes, notamment celles qui concernent le monde de l’enfance, en réinventant les évènements les plus insoutenables de sa propre vie en des épisodes cruels et jubilatoires. Sous les yeux de l’enfant que l’auteur réanime, le monde devient un furieux spectacle comique.

Chez cet auteur, le rythme – qui confine parfois les actions au vertige ou même à la transe – s’accompagne toujours d’une forte picturalité. Ainsi le mouvement, la torsion et la distorsion des corps et des choses parviennent le plus souvent à trahir visuellement les mécanismes qui secouent les innombrables formes que prend la vie. Si la langue est malmenée, c’est pour aller chercher des éclats stupéfiants de sens au plus près du réel. L’écriture appelle ainsi une constante visualisation de la part de l’acteur, qui doit déployer aussi bien ses capacités d’être parlant que d’être imageant.

Raconter des histoires sur scène, c’est d’abord les voir, mobiliser une visualisation imaginative précise et concrète où chaque image ciselée par les mots, surtout quand elle est de nature rythmique, produit des visions incessamment remaniées et évolutives. Dans cette rencontre avec le texte, se découvre tout un monde caché qui vient saccader dans les mains et la voix de l’acteur. Sous l’effet de cette poésie active qui le désarçonne, l’acteur se met à voir et à respirer l’altérité d’une vision singulière des choses qui déplace son corps et sa pensée.

Mettre en voix des fragments de Céline, vise à faire entendre la rigoureuse enquête sur l’espèce humaine à laquelle cet auteur s’est livré, pour raconter des histoires qui permettraient d’y voir plus clair sur ce qui nous constitue. Qu’il se soit pris dans la valse destructrice du vingtième siècle qu’il condamnait pourtant ne saurait empêcher que nous témoignions à notre tour d’une réception de cette œuvre, des lumières, même noires, qu’elle porte sur nous et de la tragique fragile humanité dont elle ne cesse de capter les bords et les débords. L’homme, écrit Céline dans Mea culpa, il est humain à peu près autant que la poule vole. “

Louis Dieuzayde