L’éveil du printemps, de Frank Wedekind | Frédéric Poinceau

vendredi 13 septembre 2024



— les représentations
— la pièce
— le projet
— la distribution


REPRÉSENTATIONS


21, 22, 23 & 24 mai à la Friche de la Belle de Mai


LA PIÈCE


L’Eveil du Printemps raconte une histoire d’adolescence, à la fin du 19e siècle.

Parue en 1891, dans un contexte politique impérialiste et répressif, la pièce de Wedekind fait scandale lors de ses premières représentations en 1906 et est censurée en Allemagne pour incitation à la lubricité. Cette « tragédie enfantine », née dans les turbulences du mouvement expressionniste, et unique dans le répertoire quant à sa thématique, garde encore intacte toute sa puissance subversive, puisque la plupart de ses thèmes restent encore de brûlants sujets d’actualité, quand ils ne sont pas simplement évincés : éveil de la sexualité naissante avec son cortège de troubles et d’angoisses, onanisme, jouissance, homosexualité, avortement, système d’éducation en faillite, dépression, suicide.

A travers la fable tragique d’une bande de jeunes gens qu’on pourrait croiser aujourd’hui à la sortie d’un lycée, Wedekind pourfend joyeusement, et de façon impitoyable, la religion, le puritanisme, les institutions pédagogiques et modes parentaux de l’époque, et plus largement l’ordre social établi. Il nous raconte crûment et sans détour, du point de vue de l’adolescent, ce qui fut inacceptable pour ses censeurs- ce temps de la métamorphose des corps et de l’éveil du désir, et le bouleversement approuvé dans ce « travail d’abandon de l’enfance ».


PROJET


Le premier défi, en proposant ce travail à de très jeunes acteurs, si proches du cadavre de leur enfance — et si proches de l’âge des rôles — sera de travailler avec eux résolument à partir de ce qu’ils sont et non pas de ce qu’ils voudraient s’imaginer être. De ce qu’ils ont été aussi, dans ce passé récent, ce temps de mutation qu’est l’adolescence. Donc, partir de cet échange de bons procédés, de ce jeu de vérités à partager, de l’endroit où nous en sommes…

L’éveil du printemps, œuvre onirique et polymorphe, est aussi une écriture spectaculaire, opératique, contradictoire et sinueuse dans sa forme, en interrogation théâtrale continue. Comme celle de Shakespeare et de Goethe dont elle s’inspire, cette écriture dramatique transgenre s’autorise absolument tout : la tragédie, la poésie, le lyrisme, l’humour et la cruauté, dans un anti naturalisme clairement prononcé. Le terrain de jeu pour le jeune acteur est donc immense à parcourir, du symbolisme des contes pour enfants au réalisme psychologique, du grotesque à la tragédie, jusqu’au mélodrame gothique qui hante tout le troisième acte.

Au cœur de la pièce, la question centrale de la bataille de l’esprit avec le désir et l’instinct : L’éveil du printemps nous parle avant tout du corps, dont les élans et la sensualité, le bouillonnement et les palpitations nouvelles ne peuvent être ni feints, ni contraints. C’est par le biais de corps envoûtés que Wedekind délie sa langue, et nous propose un théâtre physique — et métaphysique —, fait d’énergie pure.

Un théâtre d’investissement total pour l’acteur qui doit se jouer du grand désordre pulsionnel et de l’esprit de révolte qui déborde de cette ode à la jeunesse.

L’enjeu visé sera donc ce voyage, partant du socle fragile de l’intime, à travers les vérités de la fable qu’il faut faire sienne, jusqu’à la prise de distance poétique, dans l’extension de son Geste, au rythme des métamorphoses à traverser, des couleurs et des genres multiples que l’œuvre offre d’expérimenter et d’investir.

Frédéric Poinceau


DISTRIBUTION

— Mise en scène : Frédéric Poinceau
— Avec : Anaïs Aouat, Marylou Balestriero, Margo Boudret, Justine Calès, Tomm Fucito, Edith Mailander, Mathias Menu, Duane Pecqueur, Romane Pineau, Eric Schaeflin, Clara Toquet
— Assistanat : Anaïs Aouat, Laura Roger,
— Création lumière et son : Vivien Berthaud, Camille Menei
— Équipe scénographique : Roxane Guidi, Marine Mazi, Mathias Menu, Alexis Baret,
— Costumes : Elise Py
— Communication : Angélique Morin