Le Kojiki | Yan Allégret
vendredi 13 septembre 2024
— Les représentations
— Le projet
— Les affiches
— Le texte
— Extrait
— La captation
— L’auteur
— La distribution
— Les images du spectacle
au théâtre Antoine-Vitez :
— 6 mai : 20h30
— 7 mai : 19h30
— 8 mai : 19h30
— 9 mai : 14h30 et 20h30
— 10 mai : 20h30
Une nuit, un enfant, dont la mère est absente, est visité dans l’obscurité de sa chambre par deux questions : « Comment tout a commencé ? » et « Pourquoi je suis moi-même ? »
Convaincu qu’il ne dormira plus jamais parce qu’il ne connaît pas les réponses, l’enfant va voir son père qui lui propose de remplacer son sommeil par une histoire ancienne narrant l’origine du monde : Le Kojiki.
Commence alors un long récit initiatique, dans lequel l’enfant sera tour à tour spectateur, acteur et conteur. Il rencontrera le couple de dieux originels Izanagi et Izanami, parcourra avec eux les étapes de la création du monde, l’enfantement de la première île, le peuplement de la terre, jusqu’à la naissance de la mort elle- même, qui transformera Izanami en protectrice des royaumes souterrains.
Dans le Kojiki, tout le monde cherche des réponses à ses questions : les dieux, les adultes, les enfants. Chacun est confronté à sa propre quête, à ses propres peurs et espoirs. Tous cheminent ensemble sur le long chemin de l’origine.
Les différents mondes se mélangent : l’obscurité des souterrains, c’est le noir de la chambre. Izanami fait de l’enfant celui qui nomme le monde. La silhouette au-delà de la limite du monde, c’est le père qui raconte l’histoire et qui, la nuit venue, invite le jeune dieu Izanagi à sa table.
Rencontre entre l’enfance et les divinités premières du Japon, « le Kojiki – demande à ceux qui dorment » est une épopée qui, en prenant pour point de départ des questions que nous nous sommes tous posées, trace un chemin initiatique où adultes, enfants et dieux célèbrent ensemble l’énigme d’être au monde.
J’ai découvert le Kojiki lors de mon premier voyage au Japon en 2006. Ce recueil des mythes de la religion shintô, est le plus ancien texte japonais écrit (712 ap JC). Il est l’équivalent de la Bible ou du Mahabharata indien. Le shintô donne un caractère sacré à la nature. L’homme est une partie du grand tout. Ainsi, un cours d’eau, un astre ou une pierre peuvent être considérés comme des divinités (ou kamis). En lisant ce texte, j’ai songé à un regard d’enfant.
Yan Allégret [1]
Ce même mois de mai, le texte a été édité aux Editions Koïnè. Il est disponible dès à présent dans toutes les librairies.
L’enfant : Comment tout a commencé ?
Pourquoi tu es toi-même ?
Dans le noir les autres enfants dorment mais moi je ne dors pas.
Je ne dormirai plus jamais. En un instant c’est arrivé.
La voix me l’a dit et je sais maintenant que c’est vrai.
Père : Il est tard. Tu devrais dormir.
Enfant : Il y a des questions qui sont venues dans mon lit.
Et elles ont pris ma place.
Père : Tu ne veux pas retourner te coucher ?
Peut-être qu’elles s’en iront.
Enfant : Non, elles ne s’en iront pas.
Père : Pourquoi ?
Enfant : Elles ont volé mon sommeil.
Père : Vraiment ?
Enfant : Oui. Je ne peux plus dormir.(un temps)
Papa, je ne sais pas quoi faire.
Père : Viens t’asseoir à côté de moi.
Elles disent quoi tes questions ?(l’enfant dit les questions à l’oreille du père)
D’accord. Je vois.
Elles sont grandes tes questions.
Je comprends que tu ne dormes pas.
Les étudiants du master professionnel « Métiers du film documentaire » ont réalisé un documentaire et une captation vidéo de la Création universitaire Le KOJIKI, dans le cadre de l’atelier "filmer le théâtre". Le film a donné lieu à la création d’un dvd réalisé par des élèves du master cinéma-documentation et de la formation théâtre de l’université d’Aix-en-Provence.
(durée : 1h50mn)
Yan Allegret est auteur et metteur en scène. Auteur de vingt textes dramatiques, tels que La plénitude des cendres (2007), Paysage de l’âme (2011) ; il a bénéficié du soutien de la DMDTS et du Centre National du Livre ainsi que de l’association Beaumarchais. Ses textes sont publiés aux Editions Espaces 34, Les Impressions nouvelles, et dans la revue littéraire des éditions Léo Scheer. Ses deux derniers textes, Neiges et Hana No Michi ont fait l’objet d’une radiodiffusion sur France Culture en 2010 et 2011. Il est actuellement auteur en résidence à Mains d’Œuvres.
Yan Allegret se consacre également à de nombreux travaux de mise en scène au sein de sa compagnie (&) So Weiter, ainsi que des workshops et performances. Il dirige des ateliers d’écriture et de recherche artistique, ainsi que des stages mêlant disciplines artistiques et martiales auprès de publics variés. En parallèle de ces créations, il a réalisé plusieurs séries photographiques. En tant que photographe, il est l’auteur de Dohyo (photographies consacrées à l’aire de combat de sumo au Japon – 2006), The cage (série photographique sur le free-fight et le combattant français David Baron – 2007), et Hana no michi (travail photographique autour du rapport entre la chair et l’écriture, exposé et projeté au Japon et en France – 2008).
Yan Allegret écrit régulièrement des articles pour des revues d’art contemporain et d’arts de combat, entre autres l’article De la neige, du sabre (DITS – Revue du musée des arts contemporains de la communauté française en Belgique – printemps/été 2009).
Depuis sa résidence en 2006 à la Villa Kujoyama à Kyoto, il entretient des liens particuliers avec le Japon. Ses projets reposent en grande partie sur l’ouverture du champ théâtral à diverses disciplines extérieures (musique, chant, arts du combat, arts martiaux). En 2012, outre la création de Neiges et l’écriture du Kojiki, Yan Allegret a créé au théâtre de l’Archipel (Perpignan) Paysages de l’âme, une adaptation théâtrale des écrits de Etty Hillesum.
Yan Allegret fut lui-même élève à l’université de Provence d’Aix-en-provence et a suivi la même formation que les élèves qu’il met aujourd’hui en scène.
LA DISTRIBUTION
— Mise en scène : Yan ALLEGRET
— Assistants à la mise en scène : Julie FILIPPI, Anthony RAVION
— Dramaturgie : Cléo SAGIT
— Regard chorégraphique : Tatiana GUSMERINI
— Création son et lumière : Manon DEPLAIX, Alexandre PETRI, Hélène RICHAUD
— Scénographie : Célia CONTARET, Raphael MARCHAL-PERRIN, Marjorie ROUET, BAK
SOYUONG
— Costumes : Jeanne GANGLOFF, Elise PY
— Travail vocal : Camille DURAQUET
— Production/ communication : Morgane DELLACA-MINOTBaptiste ADELMAR : Izanagi, kamis
Hugo BATIFOULIER-VICCHIO : le père, kamis
Laura BLANC : l’enfant, le kami du rocher, kamis
Maxime BONNAND : l’enfant, Izanagi
Lola COCHIN : l’enfant, l’enfant-feu, Ame no minaka nushi, kamis
Franck DAUMAS : le père, Izanagi, Ame no minaka nushi, kamis
Lindsay GUILLOUX : l’enfant, Izanami, kamis
Massimiliano LIBERTI : le père, Izanagi, kamis
Eva MOLINIER : la mère, Izanami, Ame no minaka nushi, kamis
Angie PICT : Izanami, kamis
Manon PROPHETTE : l’enfant, kamis
Coline TATONI : l’enfant, Izanami, kamis
Maxime SAULNIER-GATEFAIT : l’enfant-feu, kamis
Verda ZINCIRKIRAN : l’enfant, Izanami, kamis
Photographies prises lors des spectacles au théâtre Antoine-Vitez.
[1] Yan Allegret retournera en répétition en septembre 2014 avec trois acteurs de sa compagnie (&) So Weiter pour créer en Novembre une nouvelle version du Kojiki, qui tournera en île-de-France ente novembre 2014 et mai 2015. Avec le soutien de la fondation franco-japonaise Sasakawa.