incertains regards
Ubu Roi, d’Alfred Jarry | Agnès Régolo
vendredi 13 septembre 2024
— Les représentations
— Le projet
— La distribution
— Articles de presse
— Les images du spectacle
Représentations au théâtre Vitez :
— 20 février : 20h30
— 21 février : 14h30 et 19h30
— 22 février : 20h30
Atrocités, crimes et trahisons, voici en accéléré une histoire vieille comme le monde, celle où la prise de pouvoir se fait dans la violence et la terreur. Ubu Roi inventé par Alfred Jarry et ses camarades de lycée dans une farce de potaches écrite il y a un peu plus d’un siècle, est devenu le symbole de l’absurde et de la folie du pouvoir totalitaire. Barbare et burlesque, Ubu Roi est une œuvre radicale, inventive, en rupture, définitivement moderne.
Fantaisie grinçante, sens de la dérision, invention verbale ; le registre de jeu dénué de psychologie demandera aux actrices et acteurs un engagement physique, une présence « fêlée », et puérile.
Pièce à la fois inquiétante et populaire, il s’en dégage une allégresse qui sans doute a à voir avec la verdeur du geste de celui qui l’a conçu. Naturel nous semble ainsi de la mettre entre de jeunes mains.
« M. Ubu est un être ignoble, ce pourquoi il nous ressemble (par en bas) à tous. » A. Jarry
Agnès Régolo
— Mise en scène : Agnès Régolo
— Distribution : Farida BOUGHAZI, Charlotte FERRATO, Estelle GILLY, Johanna GRIESSER, Julien BOUHITEM, Kayiané LACOSTE, Laurent GALAMPOIX, Maëlle JUSTIN, Marine SCEPE, Quentin DELPLANQUE, Quentin SACRE, Renaud PELLGRINO, Robin MANNELLA, Timothée BLANC
— Assistant : Jean-François SANTOLINI
— Régisseurs : Thibault GAMBARI, Manon DEPLAIX
— Communication : Maëlle JUSTIN, Marine SCEPE
— Scénographie : Lou ORTOLI, Clara MOSSER
— Costumes/accessoires : Claire VISCOGLIOSI, Geoffrey KHOZIAN
— Sur le site de Zibeline, une critique de Ubu roi : Cornegidouille, quel beau spectacle ! — Par la chandelle verte, écrit par Maryvonne Colombabi.
« Cornegidouille, quel beau spectacle ! Les étudiants menés de main de maître par Agnès Régolo présentaient au Vitez en création universitaire la pièce d’Alfred Jarry, Ubu roi, avec une qualité professionnelle. Le jeu des jeunes acteurs est pertinent, de même que la distribution. Ainsi, se succèdent plusieurs couples de Père et de Mère Ubu, correspondant avec justesse aux étapes de la pièce. Un décor simple, aisément modulable, recrée la cour, la forêt, le front de la guerre, tous ces lieux où le couple infernal sévit, dans sa cruauté et sa folie. La « farce de potache » retrouve dans cette version tout son sel, sa fraîcheur, en même temps que son universelle portée. Les inventions verbales, les traits poussés jusqu’à l’absurde dénoncent sous le sceau de la dérision la volonté de pouvoir et l’absolutisme. Les jeunes interprètes jouent, chantent, courent, s’affrontent, trahissent, complotent… Les royaumes se font et se défont au gré des diverses volontés de puissance. L’appât du gain, la démesure, si chère aux grands tragiques antiques, aveuglent les personnages. La référence à Shakespeare est là, bien sûr, entre Ubu et Macbeth on a relevé bon nombre d’échos. Mais la tragédie a définitivement perdu sa noblesse et ses alexandrins, la clausule ubuesque « merdre ! » s’est substituée aux « hélas »… Le rythme de l’ensemble emporte tout sans jamais faiblir. Les différentes scènes se succèdent avec allant dans une superbe scénographie. Une belle réussite ! »
