Sur le papier, je pourrais tuer… | Mirabelle Rousseau
vendredi 13 septembre 2024
— Les représentations
— Le projet
— La distribution
— Extrait
au théâtre Antoine-Vitez
Mardi 10 au samedi 14 mars
Mardi, vendredi, samedi à 20h30 | Mercredi, jeudi à 19h
Colères théâtrales à partir de textes de
— Molière (L’impromptu de Versailles),
— Elfriede Jelinek (Je voudrais être légère),
— Beckett (Catastrophe),
— Thomas Bernhard (Claus Peymann et Hermann Beil sur la Sulzwiese)
Sur le papier je pourrais tuer… est un spectacle qui propose une traversée de quatre textes mettant en scène des colères théâtrales. Ces différentes dramaturgies se succèdent et nous entrainent des coulisses des répétitions de Molière (1663) aux cauchemars du directeur du Burgtheater de Vienne, Claus Peymann (1990), en passant par le coup de gueule de Jelinek contre le théâtre (1983) et la Catastrophe de Beckett, texte écrit en hommage au dramaturge Vaclav Havel alors emprisonné (1982).
Ces textes, écrits sous haute tension, sont chargés de colère et de vérité. Flirtant avec l’autofiction, les auteurs ne sont jamais aussi méchants que lorsqu’ils se moquent d’eux-mêmes, du théâtre ou du public. Un humour désenchanté qui s’avère salvateur pour lever le voile sur la censure dont les écrivains ou metteurs en scène peuvent parfois être les premiers agents.
Ces écritures nous montrent l’effort des équipes à lutter pour leur théâtre, qui est toujours le lieu de l’impossible. En nous montrant les coulisses de la création, elles nous interrogent sur l’engagement des artistes et le rapport, forcément politique, de la création au pouvoir, à l’institution et à l’autorité. Ces textes sont tous à leur manière antiautoritaires et mettent aussi en question au passage le pouvoir du metteur en scène et la hiérarchie à l’œuvre à l’intérieur des équipes de création.
Le grand écart que nous faisons avec ce montage de textes, entre le Grand Siècle de Louis XIV et le 20ème siècle de Beckett, Bernhard et Jelinek, nous permet de découvrir avec les étudiants des dramaturgies différentes et parfois opposées, et d’établir des liens entre elles, avec en premier lieu cette mise en abîme du travail de création. Le geste de Molière est autoparodique, celui de Jelinek démystificateur, Beckett nous montre un théâtre dans lequel la liberté d’expression n’a plus cours, quand Bernhard rêve d’un théâtre total et définitif, dans un texte paranoïaque et halluciné.
Atelier de création de l’Université avec des étudiants de théâtre d’Aix-Marseille Université
Avec Farida Boughazi, Mickaël Bouhadiba, Jules Bourret, Adrien D’Ambrosio, Quentin Delplanque, Thomas Fehr, Thibault Gambari, Maxence Gregoire, Tatiana Gusmerini, Guillaume Lauro Lillo, Julien Mersseman, Alexandre Petri, Emilie Perrel, Salomé Rousseau, Claude Ruiz, Cléo Sagit, Claire Viscogliosi
— Assistantes à la mise en scène : Tatiana Gusmerini, Cléo Sagit
— Dramaturgie : Cléo Sagit
— Création son et lumière : Jules Bourret, Thibault Gambari
— Scénographie : Volodia Chamard, Alexandre Petri
— Répétitrice : Emma Ginoux
— Communication / production : Marina Lovalente
— Costumes : Judith Balagaryie, Thelma Caillet
— Accessoires : Mona Maire— Conception et Mise en scène : Mirabelle Rousseau (cie. T.O.C., Paris)
PEYMANN
Toujours vous m’assenez
votre naturellement
si vous pouviez dire une fois dire artificiellement
artificiellement Beil artificiellement Beil artificiellement
tout est artificiel dans le monde Beil
artificiel artificiel Beil artificiel
alors que vous dites tout le temps naturellement
ça me rend fou
Claus Peymann et Hermann Beil sur la Sulzwiese, Thomas Bernhard