Ida ou le délire d’après Hélène Bessette | Michel Cerda, avec Anyssa Kapelusz
vendredi 13 septembre 2024
Représentations : du 1er au 5 mars 2022 au Théâtre Antoine Vitez
La littérature vivante, pour moi, c’est Hélène Bessette, personne d’autre en France.
Marguerite Duras
Mais qui Hélène Bessette ? LN B7 ? Un mystère.
Une institutrice ? Une femme de pasteur ? Une jeune divorcée ? Une femme de ménage ? Une écrivaine de génie. Une inconnue. La vie d’Hélène Bessette (1918-2000), autrice de treize romans et d’une pièce de théâtre, tous parus chez Gallimard en seulement vingt ans, de 1953 à 1973 semble avoir été faite de rendez-vous manqués et d’incompréhensions. Plus tard, ses romans seront régulièrement inscrits sur les listes du prix Goncourt et l’admiration de nombreuses personnalités laisse présager une reconnaissance à la hauteur de son talent.
Laure Limongi
Ida ou le délire : Roman ? Théâtre ?
Un texte dont la lecture se fait immédiatement à voix haute ou plus exactement à lecture basse. Car oui, Hélène Bessette nous livre, une nouvelle fois, une histoire dont les acteurs sont face à nous, jouent un rôle, clament leurs pensées.Dans une langue très particulière puissamment théâtrale, qui évoque à la fois la subversion des lieux communs et paradoxalement, l’invective guerrière des slogans.
Léo Scheer, Éditeur
Ida
Ida, l’héroïne de ce roman, est déjà morte, dès la première ligne. Elle ne vit qu’à travers les paroles de ses employeurs, de ceux qui croisaient son chemin humble et furtif. Silhouette discrète et tassée par l’âge, Ida était au service de la famille Besson. Bonne à tout faire. Sa vie se réduisait à son travail. Ida a été renversée par un camion. Pourquoi a-t-elle passé sa vie à fixer ses grands pieds plutôt que prêter attention au monde qui l’entourait ? Cette mort brutale entraîne des commentaires. Qui est vraiment Ida ? Comment a-t-elle osé mourir ?Ida ou le délire est un chassé-croisé de voix en variation, en dissonance, en écho, en contrepoint, en sourdine, en fanfare pour : Ce qu’on ne comprend pas. La mort de Ida.
Anaïs De courson
Ou le délire
Le délire du titre, ce sont les voix des dominants, bien sûr, mais aussi celui, possible, d’Ida, et puis sans doute celui de la romancière, Hélène Bessette de chez Gallimard, comme elle disait d’elle-même, mais encore le dé-lire requis du lecteur, car il nous faut réapprendre à lire ici, un texte aux repères génériques défaits, recomposés, un texte à la croisée du roman, de la poésie, du théâtre, du cinéma - montage, didascalies internes (souvent très drôles - le drame bessetien est parfois comédie) mais ce dernier livre a quelque chose de poignant, et le désespoir qu’il porte ne peut qu’avoir aujourd’hui, en ces temps où les dindons de la farce sont plus que jamais éternellement les mêmes, un écho terrible.
Nathalie Quintane
Notre travail théâtral sur Ida ou le délire s’inspirera des réflexions et problématiques de trois plasticiens contemporains .
— Christian Boltanski
Il est reconnu aujourd’hui comme l’un des artistes majeurs de la scène contemporaine. Son œuvre , centrée sur les thèmes de la mémoire, de l’existence et de la disparition, mêle réalité et fiction.
— Fabrice Hyber
L’ensemble de l’œuvre de Fabrice Hyber est conçue sous la forme d’un gigantesque rhizome qui se développe sur un principe d’échos. En procédant par accumulations, hybridations, mutations l’artiste opère de constants glissements entre des domaines extrêmement divers.
Chaque œuvre n’est qu’une étape intermédiaire et évolutive de ce « Work in progress » qui se répand comme une prolifération de la pensée, établissant des liens et des échanges qui donnent ensuite lieu à d’autres articulations sans cesse connectées sur le social, sur le politique…
- Ekaterina Panikanova
Artiste/illustratrice russe née en 1975, elle vit en Italie à Rome. Sa série de créations monochromes Errata Corrige utilise comme support une mosaïque de livres anciens ouverts et disposés côte à côte. Entre collage, installation et peinture, ses magnifiques oeuvres sont une belle métaphore des souvenirs qui nous façonnent et des expériences morcelées que l’on porte en soi tout au long de notre vie.
« Nous sommes locataires de notre propre corps car toutes les particules qui le composent passeront ailleurs »
Philippe Rahm, Architecte
Références littéraires qui ont inspiré Hélène Bessette (lectures obligatoires )
— Un cœur simple de Flaubert dans Trois contes
— La brave Anna de Gertrud Stein dans Trois vies
Michel Cerda