Colloque internatinal : La critique, un art de la rencontre | l’argument
vendredi 13 septembre 2024
— Présentation du colloque
– Note liminaire
– L’histoire d’un colloque
– Dans le vif du sujet
— Les items de travail
– L’œuvre, quelle rencontre ?
– Le geste politique : écrire, s’écrire ou renoncer à soi ?
– Un avenir au langage ?
— Objectifs visés
— Retombées attendues pour l’université
— Retombées attendues pour le laboratoire
— Partenaires
1/ Présentation du colloque
Le colloque « La critique, un art de la rencontre » à l’initiative des enseignants-chercheurs en arts de la scène de l’université Aix-Marseille, a pour ambition de rassembler une communauté de chercheurs, critiques et praticiens des arts de la scène, mais aussi écrivains et dramaturge, éditeurs et penseur en sciences humaines et dans toutes les disciplines concernées par l’enjeu de la critique : ce regard et ce geste à la racine de toute écriture qui voudrait se porter vers une œuvre.
Le colloque aura pour finalité de favoriser les échanges sur l’enjeu critique, sa possibilité et ses buts. En confrontant des regards et des pratiques singulières, notamment sur le territoire méditerranéen où le contexte géopolitique rend urgente cette question, cette manifestation souhaite rassembler une commune exigence. Celle de nouer un dialogue entre chercheurs, à travers la question du dialogue de l’œuvre critique avec ses lecteurs, sous le regard des structures politiques, sociales ou religieuses qui autour de l’œuvre voudraient la contrôler ou la faire taire.
À l’intersection des arts de la scène et du langage, de l’esthétique et du politique, de la linguistique et de l’épistémologie, la question critique est en tout une manière de penser le triangle de la rencontre artistique entre l’œuvre, le lecteur et le monde.
Ce colloque s’inscrit dans le cadre du travail mené par L’Insensé, scènes contemporaines, site de critique en ligne fondé en 2008, et qui rassemble plus de 400 critiques de spectacles, en région méditerranéenne principalement. Ce site regroupe un collectif d’enseignants-chercheurs et critiques étudiants formés à l’université : il est le terrain d’expérimentation et d’élaboration d’une écriture critique, en même temps que l’espace de partage des œuvres et de ce qu’elles donnent à penser. Le colloque voudrait en retour se saisir des outils forgés là depuis presque dix ans, dans le but de les discuter, les prolonger, les travailler.
Depuis 2015, L’Insensé a noué un partenariat avec la BNF / Maison Jean-Vilar en Avignon, dans le cadre du Festival d’Avignon, pour conduire des actions critiques (lectures, conférence, atelier d’écriture critique, revue de presse…).
Ce colloque voudrait aussi interroger la critique quand elle se fait champ d’action.
Enfin, la Revue Incertains Regards publiés par les Presses Universitaires de Provence, portés par les enseignants-chercheurs du LESA – dont certains critiques à L’Insensé –, est devenue depuis 4 ans la revue annuelle où sur le temps long une telle critique pourrait articuler dialogue avec l’œuvre et discours sur le monde.
Entre le temps court de la critique en ligne et le temps long de la revue, entre action et écriture, entre pratique et réflexion, le colloque cherchera aussi à penser les durées de la critique et ses modalités nombreuses pour en déterminer les cohérences et les perspectives.
Le colloque sera en tant que tel une mise en perspective de la critique non seulement comme écriture, mais comme une action en prise sur le monde, une relation singulière avec la société civile tout comme un dialogue avec les pouvoirs publics, et l’espace même de ces rencontres que la critique appelle et provoque, suscite et renouvelle.
Le 20 octobre 2015, à la Friche Belle de mai, dans les nouveaux locaux de l’École Régionale d’Acteurs de Cannes (ERAC), à l’initiative des enseignants chercheurs du LESA (EA3274) soutenus par leur laboratoire et l’UFR ALLSH, dans le cadre du programme de recherche « mode de production de la pensée et du discours critique » et « Arts, Mutations sociales et subjectivités en Méditerranée », se tenait une journée d’étude consacrée à La Critique, sous le titre L’Origine d’un Geste. Journée qui rassemblait des critiques inscrits sur des territoires divers, et notamment ceux de la Méditerranée.
Comme le faisait entendre le titre de cette journée d’étude, plutôt que d’esquisser une Histoire de la critique ou de la réduire à un genre, de la circonscrire à l’élaboration d’un jugement ou d’épuiser l’inventaire de ses conflits, il s’agissait de privilégier une approche qui concernerait l’écriture de la critique, et ainsi sa pratique et celui qui s’y livre. Ergo, il s’agissait de commencer à faire l’archéologie, voire la généalogie d’un geste scripturaire.
Soit entreprendre une recherche, nouvelle et jusqu’à aujourd’hui inexistante, qui conduirait :
— à esquisser une herméneutique du sujet,
— à établir les motivations, les origines, les raisons de l’acte d’écriture
— à souligner les déterminismes qui s’exercent sur les modalités de l’écrit.
De ce premier échange qui, pour nombre d’invités, fut un temps de réflexion sur une pratique qu’ils exercent au jour le jour, le projet d’un colloque programmé pour 2016 se confirmait qui prolongerait les discussions et préciserait les questionnements.
[/La critique, ce sera l’art de l’inservitude volontaire, celui de l’indocilité réfléchie. La critique aurait essentiellement pour fonction le désassujétissement dans le jeu de ce que l’on pourrait appeler, d’un mot, la politique de la vérité./]
[/Michel Foucault,
Qu’est-ce que la critique, éd. Vrin, 2015, p. 39./]
Placer ce colloque sous l’égide de Michel Foucault, et notamment la citation que nous lui empruntons, inscrit cette rencontre internationale dans un horizon où l’idée de liberté du sujet pensant et critique – au service d’une « politique de la vérité » – est induite.
Historiquement, de nombreuses études universitaires ont souligné que cette liberté était toujours fragile. De la censure officielle, aux modes de contrôles divers (répressifs et exclusifs), jusqu’à l’auto-censure liée à la peur (comme l’avaient montré les travaux issus du colloque Arts et Peurs organisé par nous, les 6, 7 et 8 juin 2013, à Aix-Marseille Université), l’exercice de la critique n’est pas étranger au fonctionnement et au déploiement des systèmes politiques qui viennent régler la manifestation publique de la pensée et de l’expression.
D’évidence, il faut ainsi donner raison à Hannah Arendt qui écrit dans L’Humaine condition (Gallimard, 2012), que « dès que le rôle du langage est en jeu, le problème devient politique par définition » (p. 61).
Or si la critique écrite – ce langage – est un art qui tombe sous cette loi, par extension on concevra l’Art – système qui convoque les règles du langage – comme un mode critique. Formes plastiques, scéniques, poétiques… réalisations esthétiques, en règle générale, sont soumises à ces modes de contrôle qu’elles repoussent ou intègrent à leur proposition/réalisation.
La critique comme œuvre, et l’œuvre comme critique, sont l’une comme l’autre traversées par cette double inscription politique : elles sont l’espace d’un dialogue avec les structures de pouvoir autant qu’elles sont envisagées par ces structures comme une parole dont la liberté pourrait les menacer.
Dans l’espace public, depuis quelques temps déjà, de nombreuses œuvres d’art et pratiques artistiques sont l’objet de contestations, de dégradations, de vandalismes et de gestes violents commis au nom de principes moraux ou d’influences idéologiques radicales qui ont peu à voir avec le règlement législatif démocratique et la légitimité politique.
Si l’on considère la caricature (ce genre libéré sous la révolution française) comme l’une de ces pratiques artistiques et critiques, l’attentat perpétré en janvier 2015 à Paris relève de cette radicalité et de cette intolérance inattendues et imprévisibles.
En conséquence, ce début de xxième siècle s’ouvre sur le constat d’une fragilisation de l’expérience esthétique et il appartiendra aux intervenants de ce colloque de se saisir de cette actualité.
Il s’agira donc d’interroger les constituants qui interviennent dans notre rapport à l’art : la critique de l’art et l’art comme critique, la critique à l’œuvre versus l’œuvre critique. Il s’agira également, eu égard à l’actualité, de questionner les raisons d’un non-renoncement de ceux qui signent des œuvres critiques et esthétiques, et par-là, malgré les risques qu’il courent, d’affirmer un geste singulier, une vérité singulière.
Sous ce thème, une approche déclinée aux variations complémentaires :
— L’œuvre, quelle rencontre ?
— Le geste politique : écrire, s’écrire ou renoncer à soi ?
— Un avenir au langage ?
Les communications et les interventions qui auront cours, qu’elles soient celles d’artistes, d’universitaires ou de personnes civiles impliquées dans le champ culturel et artistique contemporains s’inscriront dans l’un de ces trois axes, et formuleront leurs proposition depuis le maillage pratique et théorique.
L’œuvre appelle la rencontre. Entre l’œuvre et le lecteur fraie donc l’espace d’un monde en partage. Le critique serait l’hyper-lecteur en lequel se produirait la rencontre, et la critique ce territoire où se jouerait également cette rencontre. L’espace où elle se multiplierait aussi. Dans ce jeu d’adresse et de rencontres différées, le critique brise l’illusion mimétique de l’œuvre pour la renvoyer au monde. Œuvre, critique et lecteur peuvent se lire non plus seulement dans le vertige de l’émotion sensible qui met aux arrêts le langage, mais dans la production de la langue qui la renouvelle infiniment. En cela, la critique peut-elle être l’espace politique du partage. Là où la police détermine les lieux séparés du monde, l’esthétique travaille à les articuler (Rancière). Dans cette opposition Police / Esthétique, la critique serait, dans nos sociétés, l’enjeu même de mise en lisibilité non seulement de l’œuvre, mais aussi du monde. L’espace d’un trouble aussi : quand les repères socio-culturels ne sont pas les mêmes d’un espace géographique à l’autre, et que les malentendus conduisent parfois à prendre le rire de papier pour du blasphème qui appelle au meurtre. D’où une volonté d’interroger, encore, l’éthique du critique et de ne cesser de faire la critique de l’éthique… et de travailler à une herméneutique de la raison.
Un geste politique : écrire, s’écrire ou renoncer à soi ?
Sous cet intitulé, il s’agira de questionner les rapports et les articulations entre une activité critique (privée) qu’elle soit de l’ordre de l’écriture de la critique ou participe de la production d’œuvres critiques, et son inscription (son passage) dans l’espace public. Dans la perspective d’une explication des « réactions » liées au glissement du privé vers le public, les contributions seront attentives à des notions telles que : le compromis, la résistance, l’honnêteté intellectuelle, le souci du commun, l’altération de l’altérité, la servitude volontaire, etc. Les interventions, in fine, s’inquiéteront du lien qui semble indépassable entre esthétique et politique, eu égard à une actualité où le legislateur est sur le point de produire un amendement qui préciserait les types de protection de l’art dans le cadre plus général de la liberté d’expression.
Réduction des espaces dévolus à la critique (notamment la presse, mais plus largement l’édition des SHS), fragilisation des lieux publics d’exposition, diminution du mécénat et des subventions publiques soutenant les Arts vivants… si le paramètre économique a une incidence certaine sur le déploiement des arts et la pluralité de leur langage, il n’est pas le seul élément qui les menace. Entre autres éléments, en lien avec celui-ci, on pourrait ajouter certaines formes d’obscurentismes, une fragilisation de l’espace public et de la laïcité, un retour des fondamentalismes, etc.
Aussi, poser la question d’un avenir au langage suppose, en définitive, qu’il serait menacé. Qu’il pourrait par le jeu de constrictions extérieures être limité, alors qu’il est par nature inépuisable. Il s’agira de s’interroger sur les modes de contrôle du langage, mais aussi les stratégies qui permettent d’échapper à ceux-ci. Il s’agira, comme Michel Foucault y invite de penser les conditions de la critique comme « art de se gouverner ». De penser, donc, les modes de compatibilités entre la parole du sujet privé et son expression dans l’espace public.
2. Objectifs visés
Dans la perspective d’une recherche fondamentale qui participe activement aux enjeux du champ social et éclaire ses pratiques, un colloque international sur la place de la critique (écriture critique et œuvre critique), s’appuyant sur l’actualité, s’inscrit dans trois périmètres complémentaires :
– La contribution d’un laboratoire (LESA) impliqué dans un réseau national, international et méditerranéen sur des enjeux épistémologiques,
– L’inscription d’une démarche cognitive répondant à une politique d’excellence scientifique internationale souhaitée par AMU,
La consolidation, la valorisation et la mise en réseau de partenaires nationaux et internationaux (Universités, Laboratoires de recherche, structures éditoriales, Centres culturels et dramatiques, Écoles d’art nationales,…), à partir et autour d’un programme de recherche.
Les pratiques artistiques contemporaines étant, pour certaines d’entre elles, par nature transdisciplinaires, translinguistiques et transculturelles, les territoires de l’art offrent aux chercheurs la possibilité de réfléchir et d’interroger des enjeux scientifiques qui se jouent des frontières. L’art – la critique d’art comme la production d’un art critique – réunit donc un ensemble de chercheurs, venant d’horizons divers, sur des enjeux communs, ainsi que divers partenaires artistiques régionaux, nationaux et internationaux, ainsi que plusieurs structures culturelles régionales.
Du point de vue scientifique et épistémologique, ce colloque procède donc d’une étape singulière qui s’inscrit dans une continuité puisque le thème de recherche est partagé par plusieurs laboratoires nationaux et internationaux qui sont en liaison et en dialogue.
Le colloque sera donc l’occasion d’entendre artistes, critiques et universitaires parler d’une « réalité de terrain » qui, pour autant qu’elle favorise les échanges interculturels et artistiques, les soumet aux contraintes qu’exerce leur localisation.
La présence d’intervenants (entre autres artistes) et de conférenciers, de collègues européens, américains et méditerranéens à ce colloque, permettra d’établir un « paysage » de la place de la critique dans une diversité topographique. Parallèlement à cet enjeu propre à la recherche, le LESA affirmera ses liens (conventions et partenariats scientifiques existants) voire promouvra de nouvelles relations qui jusqu’à maintenant, même si ces échanges existent, n’ont pas encore trouvé de cadre institutionnel.
3. Retombées attendues pour l’université.
Ce colloque est une contribution, à part entière, à un programme de recherche commun à divers laboratoires, en France, en Europe, en Méditerranée, dans la zone nord et sud américaine.
Par la nature du thème proposé : « critique à l’oeuvre versus œuvre critique » (geste commun et récurrent à toutes les zones géographiques) l’approche interdisciplinaire et transdisciplinaire, liée à la création d’œuvres aux constituants hybrides et métissés, mais également exposée dans des espaces publics transculturels, est effective et exige de penser le rapport que l’esthétique entretient au politique dans son actualité.
À ce titre, la Région PACA (interculturalité, nombreux festival, écoles d’arts, etc.) est un terrain privilégié qui condense ces différents enjeux où AMU peut devenir un centre d’observation de cette polarisation.
Contribuer au projet d’Observatoire du théâtre voulu par le Président Yvon Berland.
Favoriser la synergie entre divers laboratoires et chercheurs de l’université et répondre aux cadres de la recherche qu’entend développer AMU, via le COS.
— Rendre sensible l’articulation de la recherche et les enjeux de société en Sciences humaines et sociales,
— Donner une visibilité à la proximité qu’AMU entretient avec un territoire et ses partenaires culturelles, ainsi qu’artistiques.
— Renforcer le rôle moteur d’AMU dans le champ culturel avec les partenaires régionaux, en favorisant rencontres, échanges, espaces de réflexion… entre universitaires (chercheurs, doctorants, étudiants), praticiens (créateurs, responsables d’institution, etc.) et les publics.
— Contribuer au débat public (laïcité, liberté d’expression, etc.)
— Consolider un réseau inter-universitaire articulé à un programme de recherche commun.
— Valoriser et renforcer les conventions avec les établissements étrangers en développant la recherche.
— Poursuivre le développement de partenariats internationaux, notamment avec le monde méditerranéen, entre autres l’Algérie, l’Egypte, la Turquie, le Maroc et le Liban
Ce colloque aura le souci d’encourager les jeunes chercheurs à investir ce programme de recherche qui lie Sociétés interculturelles et Arts transculturels.
Il contribuera à la formation par la recherche des étudiants de Master et de Doctorat en les inscrivant dans un programme partagé qui prolonge leur investissement dans les ateliers d’écriture critique suivis au cours de leur formation, et leur professionnalisation via l’association l’Insensé (site de critique en ligne, plateforme numérique) en partenariat avec la BNF / Maison Jean-Vilar et le festival d’Avignon.
Il augmentera le programme de recherche commun à destination des cotutelles de thèse mis en place entre AMU et l’Université d’Hildesheim dans le cadre du double cursus franco-allemand : Master bi-national et PhD Track (cotutelle de thèse), entre Médiation culturelle de l’art (AMU) et Kulturvermittlung de l’université d’Hildesheim, soutenu par l’Université franco-allemande depuis 2001.
Il s’appuiera sur les dispositifs mis en place par les instituts culturels français et l’institut Goethe et permettra le développement de stages de recherche (enquête de terrain, territoire d’observation, constitution d’une ressource documentaire…). Il travaillera à la convergence de séminaires entre le laboratoire Echanges et LESA.
Il valorisera et développera les échanges des étudiants, doctorants et enseignants entre AMU et l’Amérique du Sud, notamment les départements Arts et Communication de l’université de Sao Paolo (programme sur la fragilisation de l’expérience esthétique) et celui de l’université fédéral de Rio (dans le cadre d’un programme capes-cofecub en cours, dont le porteur est l’université Picardie Jules-Verne en partenariat avec Paris-Ouest-Nanterre-La Défense et Aix Marseille Université)
Il développera les échanges de doctorants, d’enseignants, de chercheurs entre le laboratoire CERT (Centre de recherche théâtrale) de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) et le LESA d’AMU, dans le cadre de la convention (F0DRI1001) qui comprend un programme de recherche sur les archives de théâtre (notamment la critique) hébergées par l’antenne de la BNF / Maison Jean-Vilar (festival d’Avignon) et les archives du festival de théâtre contemporain Transamerica (déposées à l’UQAM) et le CERT, dirigé par le professeur Yves Jubinville. Nom du programme de recherche : Trace, Mémoire, Création.
Il renforcera les programmes de recherche et institutionnalisera les partenariats avec les espaces universitaires méditerranéens, encouragera la mobilité des doctorants, notamment avec l’université de Bilgi à Istambul (Professeur Serhan Ada, Art et managment culturel), l’université de Mostaghanem et le Centre National de Recherche en Anthropologie sociale et culturelle (professeur Hadj Miliani, Littérature).
Il développera et soutiendra le dialogue transdisciplinaire entre le laboratoire Arts and Technology de l’université de Dallas et le LESA (cf. Cotutelle de thèse de Yvan Tina, sous la direction de Roger Malina et Yannick Butel)
4. Retombées attendues pour le laboratoire.
Le laboratoire d’études en sciences des arts (LESA, EA3274) s’inscrit dans une démarche de théorisation des arts articulée à une observation de la création contemporaine. Le choix d’étudier des formes, hybrides, métissées, transculturelles et interculturelles… engagent les travaux de recherche du laboratoire – et les enseignants-chercheurs qui le composent – dans une approche transversale et transdisciplinaire, esthétique et anthropologique, puisque les objets soumis à un questionnement scientifique induisent la disparition des frontières qui les composent (matériaux, techniques, espaces virtuels, etc.).
Composé de différents axes, le LESA soutient notamment les travaux de l’axe 1 qui regroupe, entre autres, deux programmes : « Arts, Mutations sociales et subjectivités en Méditerranée » (dirigé par Gilles Suzanne) et « mode de production de la pensée et du discours critique » (dirigé par Yannick Butel). Ces deux programmes sont articulés aux formations de Médiation culturelle de l’art et d’études théâtrales. La complémentarité des deux programmes s’appuie sur un questionnement qui pose, a priori, que la « mise en scène » d’une œuvre d’art, dans l’espace public, produit de multiples effets dont la mise en tension de celui-ci (cf. les travaux de Georges Balandier sur le chaos), qui génère des réactions dans le temps de la réception.
Paradoxe donc, puisque l’on prête à l’art, qui constitue l’un des éléments de la culture, d’être un moyen de réduire les « conflits » du champ social. D’où une problématisation des logiques patrimoniales dans les sociétés contemporaines à composantes multiculturelles.
Depuis 2009-2010, les deux programmes de recherche travaillent donc à identifier et à théoriser ce paradoxe en s’intéressant aux œuvres qui problématisent et développent des « conflits » dans le champ social, plutôt qu’elles ne « neutralisent » les tensions.
Le champ d’étude des deux programmes procède d’une ouverture vers l’international, et notamment la méditerranée. Il recoupe par ailleurs un programme de recherche entre l’université d’Hildsheim et AMU, dans le cadre d’un parcours binational (Master et Phd Track) soutenu par l’université franco-allemande, et divers partenariats (conventions ou partenariats), entre autres avec l’université de Sao Paolo, l’université de Rio, ou l’université d’UQÀM.
Les retombées de ces programmes de recherche pour le LESA sont doubles.
D’une part, elles concernent des enjeux scientifiques et épistémologiques en terme de théorisation de l’impact des œuvres sur le champ social (études sociologiques, esthétiques et anthropologiques), de réception pour les publics, de phénomènes de patrimonialisation complexe dans les espaces multiculturelles, de théorie d’un paradoxe dans les politiques culturelles, de constitution d’un fonds de ressources…
Elles font du LESA un laboratoire où la recherche fondamentale/appliquée valorise et légitime le soutien d’AMU :
— Soutien aux événements et manifestations scientifiques tournés vers le champ social (articulation étroite entre recherche et monde contemporain.)
— Soutien aux publications produites par le LESA et valorisation des Presses Universitaires de Provence.
— Revue Incertains Regards,
revue de Rang A (18ème section) référencée dans la bibliomètrie de l’AERES.
— Publications et traductions des travaux de recherche des partenaires soutenus par des organismes internationaux (notamment l’Université franco-allemande, et le projet de Capes-cofecub pour Rio et Sao Paolo).
D’autre part, elles inscrivent le LESA dans un réseau national et international, notamment l’aire méditerranéenne où le laboratoire, au regard de sa situation géographique, est à la pointe de ces questionnements, en en faisant un espace central de convergences des dynamiques de recherche.
Elles affirment et renforcent les liens contractuels (conventions internationales et institutionnelles avec certains partenaires), mettent en place de nouveaux liens, permettent l’échange de chercheurs internationaux, de doctorants inscrits dans des dispositifs internationaux (pas moins de 4 cotutelles de thèse avec l’Allemagne, 1 co-direction avec l’université de Dallas et le laboratoire Arts et Technologies, deux doctorants du Brésil et d’Italie).
Elles confortent la place du LESA dans un réseau inter-universitaire : Lyon (Lumière-Lyon II), Amiens (Picardie Jules-Verne), Paris-X (Paris-Ouest-Nanterre-La Défense), Paris-III (Sorbonne-Nouvelle), Toulouse (Jean-Jaurès)…, qui partagent ce programme de recherche en s’y inscrivant et le déclinant.
5. Partenaires concernés par le projet.
— Réseau universités françaises,
— - le laboratoire Passages XX-XXI pluridisciplinaire, université Lumière (Lyon-II),
— - le laboratoire CRAE pluridisciplinaire, université Picardie Jules-Verne (Amiens),
— - le laboratoire HAR pluridisciplinaire, université Paris-Ouest-La Défense (Paris-X)
— - le laboratoire IRET pluridisciplinaire, université Sorbonne-Nouvelle (Paris-III)
— - le laboratoire LLA-Créatis pluridisciplinaire, université Jean-Jaurès (Toulouse)
— Réseau international
— - Le Collège doctoral pluridisciplinaire, université d’Hildesheim,
— - Le pôle recherche (PhD Track), université franco-allemande,
— - Le laboratoire CRASC, pluridisciplinaire, université de Mostaghanem
— - Le laboratoire CERT, pluridisciplinaire, université du Québec à Montréal,
— - Le laboratoire CLA Centro de letras e Artes, université de Rio,
— - Le laboratoire AC, université de Sao Paolo,
— - Le laboratoire Santralistambul, Arts et politiques, université de Bilgi d’Istambul,
— - Le laboratoire Arts and Technology, l’Université de Dallas,
— Partenaires internes AMU
— - Laboratoire Échanges AMU,
— - Laboratoire Cielam AMU,
— - IMERA (Leonardo), l’Institut méditerranéen de recherches avancées,
— Structures culturelles partenaires
— - le Théâtre Antoine-Vitez
— - l’ERAC (École Régionale d’Acteur de Cannes)
— - La FAIAR (Formation Avancée Itinérante des Arts de la Rue)
— - la Friche Belle de mai,
— - le Théâtre des Bernardines
— - l’Antenne de la BNF / Maison Jean Vilar d’Avignon,
— - l’insensé (site de critique en ligne),
— - Radio Grenouille pour la retransmission du colloque (en cours)
— - Les éditions publie.net, collection ThTr (textes contemporains pour le théâtre)