n°11 | La frontalité… et l’effet Méduse (2022)
vendredi 13 septembre 2024
Parution en janvier 2022, sous la direction de Yannick Butel et des membres du comité de rédaction : Louis Dieuzayde, Anyssa Kapelusz, Gilles Suzanne, et Arnaud Maïsetti.
En raison des dispositifs sanitaires mis en place pendant la crise du COVID-19, il n’a pas été possible de réaliser, exceptionnellement, et pour ce numéro 11 d’Incertains Regards, un enregistrement audiophonique.
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Présentation
La frontalité est récurrente au « vivre ensemble ». L’un des défis de ce nouveau numéro se résume à la formule de Perec, dans La Vie mode d’emploi, « comment faire du neuf avec du vieux ? ». La frontalité relève d’un héritage linguistique. L’histoire de la frontalité tiendrait dès lors à celle du dialogue, socratique et platonicien. Dialogue et mise en place du petit jeu de « question-réponse » auquel l’œuvre d’art n’échappe pas. C’est ce qui sera interrogé, au prisme d’une histoire des œuvres qui n’ont eu de cesse de tenter d’échapper à cette géométrie figée, mais aussi pour ses enjeux, disons politiques. Questionner au plan esthétique, car les dispositifs artistiques n’ont eu de cesse d’échapper à cette frontalité en en renouvelant les modes d’exposition et de présentation. À l’exemple des formes performatives, participatives et immersives qui sont autant de tentatives de renouveler l’expérience sensible et de problématiser la réception. Interroger au plan politique, car la frontalité, loin d’être un dispositif neutre, induit une domestication des objets créés et du regard qui leur est porté. Questionner l’institutionnalisation du regard, la structuration du champ perceptif qui maintient un ordre représentatif. Revenir alors à « un contact naïf avec le monde ». « Naïveté » de l’œuvre qui se présente, naïveté aussi du regard que l’on pourrait revendiquer comme un moyen de déjouer les règles du jeu où l’œuvre est prise. Histoire peut-être d’échapper à l’effet Méduse lié à la frontalité.